Déplacement à GLOUCESTER (UK)

Il était 7h30 le 15 octobre 2012, quand Buz et moi-même avons franchi le pont qui enjambe la Garonne entre Bègles et Floirac en direction de Ouistreham au nord de Caen.

Le but : se faire plaisir en moto 6 jours et encourager l’UNION Bordeaux - Bègles qui disputait un match de coupe d’Europe de rugby à Gloucester (Angleterre).

Buz chevauchait sa fidèle CAGIVA ELEFANT 750 de 80 000kms et 18 ans d’âge en lieu et place de sa nouvelle monture achetée la semaine précédente de 1100cc et 95 cv (DUCAT Multistrada).

Pour ma part, je pilotais ma DUCATI 944 ST2 qui dispose maintenant d’un nouveau nez sous la forme d’un kit dit « confort » disponible au catalogue DUCATI PERFORMANCE.

La première étape de 250 kms nous mena à Parthenay. Le nouveau carénage de moto avait montré son efficacité.

Faute d’un mauvais choix de gants, ma main gauche était gelée et le freinage en sortie d’autoroute fut laborieux.

Buz était en pleine forme et prononça pour la première phrase culte du périple :
80 000 kms et 18 ans.

45 mn plus tard (plein d’essence et petit-déjeuner), nous sommes repartis pour 200 kms. Les routes étaient agréables et peu chargées pour se rendre à LAVAL en passant par Angers.

Nouvel arrêt de 45 mn (plein et restauration) et avons enchaîné une dernière étape de 150 kms.

Après un mauvaise indication de route à Caen, nous sommes arrivés à la gare du ferry de Ouistreham.

Nous n’avions rien réservé mais la chance était avec nous et avons pu obtenir des places selon les horaires que nous avions envisagés.

Les billets de ferry obtenus nous avons rejoint un hôtel à 2 pas qui nous a fait grâce du paiement du parking couvert et fermé pour nos motos.

En échange d’un bon principe, nous avons pris notre repas sur place non sans avoir avant fait un petit tour sur la plage.

Mardi 16
Notre ferry est prévu à 23h et toute la journée, sous un soleil radieux –comme la veille- nous nous somme promenés en Normandie.
Arromanches, Omaha beach, la pointe du hoc, des lieux chargés d’histoire que nous avons visités dans de parfaites conditions.
Nous avons, malgré tout, parcouru 200 kms et vu l’horaire tardive d’embarquement, nous avons terminé notre périple normand à CABOURG.

L’immatriculation 33 de nos motos en a intrigué pas mal et un couple de retraités est venu à notre rencontre. Bien sûr, nous avons parlé de 1944 et ces 2 personnes qui avaient 16 ans lors du débarquement nous ont raconté leur histoire avant de nous lancer un : « allez les enfants, merci d’être venu et soyez prudents »

Enfin, voici l’heure de grimper dans le ferry et nous les 2 seuls motards de la traversée, avons le privilège de passer les premiers et d’être chouchoutés par tous le monde (hôtesses, dockers, contrôleurs, douaniers).

L’embarquement et un grand moment à vivre. Le ferry est immense. 29m de large, 170 m de long, 9 lignes de véhicules par pont. Nos motos sont pont 5.

Une protection en mousse est déposée sur la selle et une sangle arrime la moto au plancher qui dispose de point d’attache partout.

Nous rejoignons notre cabine pont 7 avec hublot qui est équipés d’une douche et d’un WC.

La traversée, malgré une météo force 5 à 6 se fait sans souci sauf que j’ai réveillé Buz en lui disant que nous avions été détournés puisque mon portable venait de me souhaiter la bienvenue en ISLANDE.

Mercredi 17
6h30, débarquement à Portsmouth et dès le dernier contrôle et 100 m parcourus nous sommes bloqués.

J’avais l’intention d’aller prendre un véritable Breakfast anglais sauf que là il n’y a rien pour se restaurer mais la route que nous devons emprunter est là après le feu.

Décision est prise de se lancer dans les embouteillages, conduite à gauche et de s’arrêter plus tard.

Pour comprendre la situation, imaginez que vous êtes sur la rocade bordelaise à l’heure de l’embauche (Portsmouth) pour vous retrouver aussitôt sur la rocade toulousaine (Southampton).

Enfin, une aire de service pour se restaurer. Sous le même bâtiment, 3 choix.
- feutré et cher
- moyen mais pas d’œuf dont j’ai envie
- Mc Do avec des œufs et pas cher

J’opte pour Mc Do. Bien m’en a pris, je me suis retrouvé avec un café au lait dégueulasse et la deuxième phrase culte du voyage de ma production : « What you send to me ?. Que me vendez-vous?

Afin d’en mesurer la portée, imaginez ENZO (moi) en DE NIRO « What you send to me ».
Il fallut toute la diplomatie de Buz pour que la situation redevienne courtoise avec le manager Pakistanais. Buz parle un parfait anglais, ce que je ne savais pas.

Je profite du moment pour expliquer notre fonctionnement.
Durant tout le voyage, j’ai laissé à Buz la communication, les relations humaines et l’intendance.
Pour ma part, j’ai pris en charge la navigation et la planification.

Rien n’est figé, mais, à titre d’exemple, à chaque fois que j’ai choisi la bouffe, ce fut une catastrophe comme à chaque fois que j’ai voulu communiquer et pourtant je voyage souvent à l’étranger, parle partout anglais et suis compris sauf en Angleterre.

Nous avons repris la route et me suis fait bien bizuté sur le premier rond point. Bref , après 3 demi-tours, nous étions sur la route de STONEHENGE.

Les routes de campagne anglaises sont très chargées. Le revêtement n’est pas bon pour les motos. La route est souvent encaissée ce qui se traduit par un bas côté de 1m de hauteur. Vous comprenez bien que le moindre écart se paie cash.
Autre élément, l’axe médian est matérialisé par des lignes mais aussi des éléments métalliques (sorte de plot de 2 à 3 cm de hauteur sur 10 au carré).
Dans le même registre, nous avons passé un gué –canalisation d’eau énorme pétée, traversé un champ de manœuvre dont le panneau indique priorité au char d’assaut et traversé de nombreux tunnels végétaux : je m’explique : imaginez une grosse végétation d’arbres de part et d’autre de la route, plantés très rapprochés et serrés dont la taille est assurée par le passage des camions.
La taille « au camion » est de mise aussi pour les haies de 4m contre la route et pour les arbres esseulés en aplomb des routes qui s’ornent d’un magnifique angle droit.

A Stonehenge, au milieu de mille Japonais, nous avons visité un site qui est une sorte de CARNAC.

Vers 15h00, après un détour dans une zone industrielle, nous trouvons un hôtel IBIS dans nos prix et nous pouvons mettre nos motos à l’abri dans le hall d’entrée.

Nous quittons notre équipement de moto et à pied nous rendons dans Gloucester
(30mn de marche).
Nous nous sommes rendus au stade afin repérer les lieux mais aussi pour voir un stade dit à l’anglaise avec sa tribune populaire abritée nommée « le poulailler ».

Et Buz but sa première Guiness. Je crois qu’il attendait cela comme moi mes œufs le matin sauf que son choix du pub fut une réussite : normal, l’intendance, c’est lui.
Son anglais et son sens de la communication ont fait le reste.

Jeudi 18 : jour du match.
Nous disposions de l’adresse de l’hôtel des joueurs et c’est en moto que nous sommes arrivés à 9h30. Nous avons été très bien accueillis par tous (FONFON, les joueurs, R. IBANEZ, le staff)
FONFON nous a remis 2 places et nous le remercions encore.
R. IBANEZ nous a félicités.
Les joueurs nous ont remerciés.
Nous avons été invités à partager avec eux la mise en place au stade.
Les joueurs nous ont posé des questions sur la conduite et notre voyage.

A midi, nous les avons quittés et avons rejoint notre hôtel pour garer nos motos.

Nous sommes repartis à pied au centre ville.
Nous avons passé l’après-midi à visiter la ville, acheté un petit cadeau à nos douces, envoyé des cartes postales.

Buz discutait avec tout le monde. Je suis sûr que nous avons laissé une bonne image de l’UBB.
Dans un pub du centre ville, nombreux sont venus discuter avec nous, nous expliquant la haine de BATH et du football.
Cette ville respire le rugby. Tous portent le maillot de l’équipe.

L’heure du match approche et nous rencontrons ISA et STEVE, Un couple
D’iPSWICH qui dispose d’une résidence en Dordogne, supporters de L’UBB.

Nous rencontrons aussi un anglais et son père qui vit dans le Gers accompagnés par son beau-frère français. Sur les vidéos postées on les voit avec des castors sur la tête.

Dans le stade, nous étions installés juste devant la faute sur Brana après la passe au pied de SANCHEZ.

Personne n’a compris la décision de l’arbitre.
Il y avait essai de pénalité et carton rouge. Ce fait de match aurait pu changer le cours des événements mais les joueurs nous ont fait plaisir en jouant un rugby de relance.

Durant le match, nous avons apprécié le public de Gloucester qui parle d’une seule voix selon les actions.

A titre d’exemple, il dit un truc lorsque que l’adversaire fait un en-avant.

Nous ne nous sommes pas attardés à la fin du match pour ne pas abuser de la gentillesse du staff mais avons vu B. SERIN tondu entre son retour au vestiaire et un décrassage. B. SERIN est de Parentis comme BUZ.

Au retour vers notre hôtel, nous avons encore discuté avec des supporters Anglais et avons entendu la troisième phrase culte du voyage.

Un homme d’un certain âge et bien mis de sa personne qui nous incitait à goûter le cidre de Gloucester, lorsqu’il a appris que nous étions venus en moto s’est écrié –permettez-moi cet écrit cette traduction : « Enculé, ils sont venus en moto à Gloucester »

Vendredi19
Notre ferry est à 22h45 à Portsmouth. Nous prenons la décision d’aller sur la côte par les petites routes. Nous arrivons à Poole.
Buz choisi un endroit pour manger.
Nous mangeons un véritable fish and chips délicieux arrosé d’un thé au lait.
Durant mon repas, une dame me tiendra mon casque admirable de gentillesse debout près de moi.

Et la pluie dans tout cela. Elle arrive le cinquième jour et demi et pour seulement 80 kms en Angleterre.
Nous prenons la direction de Portsmouth afin d’avoir une marge de sécurité et dès l’arrivée au terminal, il ne pleut plus.
En attendant, l’embarquement, je décide d’aller boire un café et mauvaise pioche, on nous sert une soupière. Faut absolument que je laisse faire BUZ.

Nous embarquons avec 3 autres motards anglais. L’un, géant, a failli se prendre une pelle, ne communiquera pas. Les 2 autres font un périple en France en passant par ORADOUR sur Glane.

Nous disposons d’une cabine pont 9 sans hublot sans détournement sur l’Islande !

Samedi 20
Nous arrivons en Normandie au petit matin.
Après le petit déjeuner, nous prenons la direction d’Alençon. La route est sèche et puis la pluie s’invite.
Au Mans, après un arrêt essence, je laisse BUZ passer devant . En l’absence de son co-pilote préféré, nommé GPS, il nous embarque vers le Val de Loire…

La navigation est bien de mon ressort –à chacun son job-
Ceci dit, les environs de Nogent le Rotrou sont magnifiques.

Les anglais motards du ferry sont bien devant mais par un des plus grands hasards, nous les retrouvons et pour ne pas perdre la face, on dit que BUZ a été faire un bisou à son oncle à NOGENT.
Les anglais sont impressionnés par la CAGIVA powered DUCATI de BUZ et par l’équipement de la mienne.

Ils disposent d’avions de chasse sous la forme de puissantes japonaises mais les « SPIFIRE » comme on les appelle ne feront pas le poids.

BUZ et sa moto de 80000kms et 18 ans remis dans le bon axe par mes soins sera le plus fort.

La pluie n’a pas cessé jusqu’en Gironde et avant d’aller rejoindre nos tendres et douces nous sommes passés rendre visite à notre ami Paolo qui continue sa rééducation.

Je crois que nous avons forcé l’admiration des Anglais de Gloucester du fait de notre déplacement en moto.

Je peux dire ,aussi, que nous avons été les dignes ambassadeurs de l’UBB.

Il est dans la mentalité anglaise d’avoir de la reconnaissance pour ceux qui se battent pour obtenir un truc.

J’ai fait un voyage formidable avec BUZ sans jamais avoir dépassé 130km/h : le sage ménage sa monture.

ENZO

Le reportage photo de Buz à suivre!

Les photos tardent ...c'est suspect tout ça

D'ailleurs "le pont qui enjambe la Garonne entre Bègles et Floirac " est le pont Jean Jacques Bosc qui n'existe toujours pas !!!

Ptain!!!!
Digne de Marco Polo.
Avec un tel talent, vous allez piquer la place à Fafa.
Je note avec une certaine déception que vos pas ( vos roues dirais je) ne vous ont pas conduit vers vos havres spirituels habituels, pourtant les nonnes anglaise parait il valent le détour.
Je déconne bien sur et suis plein d'admiration.
Une fois de plus

Sudiste tu est horrible, tu retournes le couteau dans la plaie, ce pont ça fait 45ans que je paye des impôts pour favoriser sa réalisation et je désespère, il ne fait plus partie des priorités dans la mesure où la grande salle de spectacle sur la rive droite ne peut être financé.

Sur ce Enzo ton compte rendu est génial....je me demandais juste s'il était envisageable à l'avenir que tu prévoies un place sur ton "bicu" pour y accueillir le séant de sudiste qui n'a comme seule exprérience de motard que quelques A/R Bordeaux Auch au guidon d'une Peugeot 125 qu'il serra lamentablement un jour au coeur de la campagne gersoise...seuls la beauté du paysage et l'accueil que je reçu de mes demis frères me firent oublier ce naufrage lamentable, et le dédommagemment qu'il me coûta au profit du propriétaire de la vile monture

Superbe aventure, et des récits qui donnent toujours très envie.

Bravo à vous deux

Bravo,
pas la chance de posséder une Ducat, mais une Japonaiserie, je sais pas si mes fesses auraient été assez endurantes...Bravo encore

Ouais, bof ...


Je déconne,

Bravo les duettistes ducatistes !!!

Un seul mot :

C'était tellement beau que j'en ai encore la larme à l'oeil
Par contre, laisser la relation publique à buzz...
Respect à la doyenne et au water cooled

J'avais vu que c'était un vrai roman.... je viens juste de le finir
Bon.... comme pour les précédents périples, toujours aussi bien conté, l'on s'y croirait...
Sur que cela force le respect.... pour le plaisir de vous avoir lu, je vous paierai une double, désolé pour Buzz mais ce ne sera que de la Belge...

Encore bravo ! L'Union peut être fière de vous... d'ailleurs, je crois bien qu'elle l'est !!



PS : Enzo... même si t'es pas doué pour choisir la bouffe... force est de reconnaître que ce n'était pas non plus très facile chez nos amis les Grands Bretons....

cfort a écrit:Bravo,
pas la chance de posséder une Ducat, mais une Japonaiserie, je sais pas si mes fesses auraient été assez endurantes...Bravo encore

Faut-il y voire une liaison plus qu'amicale de nos amis ducatistes? D'où l'exil en Angleterre

Bravo à tous les deux! Super le compte rendu

Alors là, mon cher Enzo... respect total

Enzo
J’opte pour Mc Do.

La seule fausse note du voyage des Froggies
Tout un symbole

Et alors les photos ??? Il fait quoi Buz , il les développe dans sa chambre noire avant de les numériser pour les poster sur le forum

Je viens de m'entretenir par téléphone avec Buz.

En principe, il poste le reportage photos ce soir.




Wait and see

Une chance de te voir samedi, Enzo ?

Olivier a écrit:Une chance de te voir samedi, Enzo ?

Ca dépend.... y'a un Mac Do pas loin du stade....?

Ah, oui, carrément même. Y'en a un à même pas un kilomètre.
Et pourtant, les Mc Do, dans le coin, faut les trouver

Bon, Enzo, tu seras là samedi ?
Avant ou après le Mc Do, comme tu veux, mais pas pendant

La planification d'un déplacement dans les Landes est en cours.

Si cela se fait, a priori, c'est juste un A/R en VOLVO et une bière seulement si victoire. Ni resto même Mc DO.

Sinon, plan B sous la forme d'une soirée en PUB : Talence est en lice.

à quand le buzz de Buz ?

Buz n'est pas une science exacte ce qui fait son charme lorsque l'on partage des kilomètres avec lui.

Donc là c'est plutôt Bugg au fait ?

Pardon Buz, mais celle là elle était trop bonne