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Malgré le nouveau pas vers le haut, les Girondins voulaient retenir le contenu inabouti. "Pour la suite".
« Ce succès va endurcir les joueurs (ici Marais). »
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Il y a quelques mois encore, l'Union Bordeaux-Bègles aurait perdu le match d'hier à Bayonne. Elle l'avait d'ailleurs perdu, la saison dernière, dans des conditions météos similaires (22-11). Il y a peu, après avoir encaissé un 12-0 en 2 minutes à l'heure de jeu, Matthew Clarkin et ses coéquipiers se seraient même peut-être écroulés et revenus bredouilles. C'est arrivé, à Perpignan à l'automne. Mais cette fois ils ont gagné et c'est d'abord ce que voulait retenir un Laurent Marti aux anges. « On est obligé de passer par des phases comme cela. Et je suis très heureux de voir que les coachs ont su faire évoluer cette équipe. »
À la sortie des vestiaires girondins, le président de l'UBB était - avec ses supporteurs amassés - celui à la joie la plus extériorisée. À l'image d'un Raphaël Ibanez joueur et préférant souligner « que personne n'avait retenu que le maintien était assuré » quand tout le monde voulait surtout lui faire constater que les siens avaient fait un nouveau pas vers la 6e place, ses hommes voulaient garder le succès réaliste. « Content de gagner comme ça, non, car il n'y a pas le contenu, soulignait le deuxième ligne Adam Jaulhac. Mais de ces quatre points car c'est pour cela qu'on était venu. Maintenant, ces matchs, il faut qu'on arrive à les tuer. ». « On est content bien sûr, car ce succès peut nous offrir une fin de saison magique, reprenait le pilier Jean-Baptiste Poux. On connaît notre potentiel, on y croit mais les gros accélèrent et il faut élever notre niveau. On a su parfois le faire ce soir, mais pas dans la constance. On fait 20 bonnes premières minutes et ensuite on s'est un peu perdu les chèvres. À 23-10, on a fait un peu n'importe quoi. On n'a pas été bon dans la gestion. ».
« On a voulu resserrer le jeu quand on aurait peut-être dû continuer aller les chercher sur le large » pensait le troisième ligne Hugh Chalmers. Et pour la première fois depuis un petit moment, l'UBB a été titillée devant, en conquête comme sur les ballons portés. « On y a été moins étincelant, préférait Adam Jaulhac. Bayonne a un gros pack, nous attendait là, et on voit que contre les meilleurs, on n'arrive pas encore à imposer notre jeu. »
« Ce n'est pas plus mal »
Mais l'UBB s'en est donc sorti. Comment ? « Par la ténacité » louait Raphaël Ibanez. « Je ne sais pas. De la réussite, cela s'est bien enchaîné pour nous » répondait Adam Jaulhac. « À 23-22, on s'est dit qu'il restait 20 minutes, qu'on était encore en tête, qu'il ne fallait surtout pas paniquer, racontait le demi de mêlée Emmanuel Saubusse, entré pour le dernier quart d'heure. Le terrain se dégradait, on ne voulait pas trop s'exposer. » Dans le groupe, il y avait aussi ceux qui regrettaient que Talebula n'ait pu faire le break à 20-10 (35e) pour s'ouvrir d'autres perspectives. « Avec le recul, on a aussi laissé en route des occasions, pointait Raphaël Ibanez. Il y a eu des séquences positives, de l'enthousiasme. Dans l'approche tactique, on y était mais dans l'exécution technique, il y a eu trop d'approximations. Quelque part, ce n'est pas plus mal. Pour la suite, je me dis que ce succès arraché va endurcir les joueurs. »
Et l'UBB n'est donc pas rassasiée. « Non, car on a envie d'être ambitieux, d'en finir avec les ‘si'. On veut prendre notre destin en mains et avancer. » Avec une voie royale ? « Chaque match est compliqué, et si on en perd 3 sur 5, on va reculer. On va tous les prendre pour les gagner et on verra au fur et à mesure ce qui nous arrivera. La qualification, on l'a tous dans un coin de la tête mais il ne faut pas croire qu'en gagnant ici, c'est fini. »
